Été 1844. Pour faciliter la navigation dans cette partie du fleuve Saint-Laurent, les employés du bureau des Travaux (Board of Works) de la province du Canada commencent les premiers travaux de dragage au lac Saint-Pierre. Plutôt que d’approfondir le chenal déjà existant au nord, on creuse un nouveau chenal qui sera « droit », ou « direct », ce que l’on juge alors préférable au tracé du chenal naturel, qui est perçu comme étant trop « courbé », voire « croche ». Ce chenal droit sera abandonné en septembre 1847. À ce moment-là, onze des treize kilomètres prévus avaient été creusés, mais seulement à la moitié de la profondeur et de la largeur espérées, tout en ayant coûté plus du double que ce qui avait été initialement prévu, soit 74 000 £ plutôt que 35 000 £. Pourquoi avait-on choisi de commencer un nouveau chenal artificiel dans une partie moins profonde du lac, plutôt que d’améliorer le chenal déjà existant? Et pourquoi revenir sur cette décision après y avoir tant investi ?
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