Notes de lecture

Le Petit Journal du 17 juin 1945 fait état d’un projet du gouvernement canadien de créer un immense complexe militaire naval – une « base de l’empire » – en plein cœur des îles de Sorel. Présenté comme une des initiatives visant à aider la reconstruction d’après-guerre, ce complexe aurait inclus une école de navigation et de construction navale employant d’anciens officiers militaires. Des usines spécialisées assureraient également la conversion des navires de guerre en navires commerciaux. La base en question aurait été établie « fort probablement » entre l’île de Grâce et l’île aux Ours. Les chenaux à cet endroit et dans les environs seraient appelés, disait-on, à abriter plus de 160 navires, et ce, à partir de l’année courante. Six-cents hommes auraient été mis service à cette fin, notamment pour des travaux de dragage de certaines embouchures peu profondes. […]

Quand Murray arriva au village de Sorrel, il le trouva déserté et les habitants sous les armes, « c’est pourquoi je fus dans une cruelle nécessité de brûler la plus grande partie des maisons de ce pauvre peuple. Plaise à Dieux que cet exemple suffise, car ma nature se révolte quand de telles exécutions viennent à former une partie nécessaire de mon devoir. » […]

Natif du chenal du Moine, M. Cantara a vécu exclusivement de chasse et de pêche. Quand nous lui avons demandé le secret de sa longévité, il nous a répondu : « Je n’ai jamais bu de l’eau filtrée, je bois l’eau de l’étang des ouaouarons. Je suis immunisé contre les microbes. La jeunesse d’aujourd’hui c’est pas solide. Elle mange trop de “canage” ; moi je me suis nourri à la galette de sarrazin et au lard salé. » M. Cantara n’a pas encore commencé à prendre « des vitamines d’automne ». […]

À une assemblée municipale il fut proposé par le conseiller Pierre Salvaille, secondé par le conseiller Michel Péloquin, que vu l’exécution injuste et arbitraire de notre compatriote Louis Riel, autorisé par le Gouvernement de Sir John Macdonald, le 16 novembre dernier, ce conseil proteste énergiquement, au nom de tous les citoyens de Sainte-Anne-de-Sorel. […]

Les étudiants n’ayant pas réussi à écrire correctement les mots « diable » et « Dieu » sont mis à genoux en guise de punition. […]