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La Résistance française et les sauterelles de l’Axe

La Résistance française et les sauterelles de l’Axe

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L’Office national antiacridien (ONAA) fut le premier organisme transfrontalier et permanent voué à la lutte contre le criquet pèlerin. Il a été créé le 7 décembre 1943 par le Comité français de libération nationale, c’est-à-dire, par la Résistance française en exil durant l’occupation de la France métropolitaine par l’armée allemande. Trois semaines seulement après sa création, cette nouvelle organisation antiacridienne s’accomplit de son premier mandat, qui était d’organiser, « dans les meilleurs délais », une réunion de « portée internationale » sur le criquet pèlerin. Ainsi, du 28 au 30 décembre de cette année-là, l’ONAA tient le « Congrès antiacridien de Rabat de 1943 ». Cette réunion a lieu dans la salle de réunion du secrétariat général du Protectorat français au Maroc, à Rabat. Y participent vingt représentants de neuf gouvernements : les empires coloniaux alliés, les protectorats et les colonies françaises, et deux autres nations alliées. […]
La controverse du chenal droit du lac Saint-Pierre, 1844-1847

La controverse du chenal droit du lac Saint-Pierre, 1844-1847

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Été 1844. Pour faciliter la navigation dans cette partie du fleuve Saint-Laurent, les employés du bureau des Travaux (Board of Works) de la province du Canada commencent les premiers travaux de dragage au lac Saint-Pierre. Plutôt que d’approfondir le chenal déjà existant au nord, on creuse un nouveau chenal qui sera « droit », ou « direct », ce que l’on juge alors préférable au tracé du chenal naturel, qui est perçu comme étant trop « courbé », voire « croche ». Ce chenal droit sera abandonné en septembre 1847. À ce moment-là, onze des treize kilomètres prévus avaient été creusés, mais seulement à la moitié de la profondeur et de la largeur espérées, tout en ayant coûté plus du double que ce qui avait été initialement prévu, soit 74 000 £ plutôt que 35 000 £. Pourquoi avait-on choisi de commencer un nouveau chenal artificiel dans une partie moins profonde du lac, plutôt que d’améliorer le chenal déjà existant? Et pourquoi revenir sur cette décision après y avoir tant investi ? […]
Les cinq cent mille obus tirés dans le lac Saint-Pierre par l’armée canadienne

Les cinq cent mille obus tirés dans le lac Saint-Pierre par l’armée canadienne

Le bassin du lac Saint-Pierre a été l’objet de nombreux travaux visant délibérément à modifier sa géomorphologie et son hydrographie. À ceci s’ajoutent toutes les activités ayant mené à des modifications involontaires de cet écosystème, ou, du moins, à des modifications qui n’étaient pas le but de ces activités, mais qui en sont néanmoins le résultat. J’inclus dans cette dernière catégorie les cinq cent mille obus tirés dans le lac Saint-Pierre par l’armée canadienne, pour fins de tests et d’entraînement, entre 1952 et 1999. La zone de tir, qui fut active pendant près de cinquante ans, couvrait environ 40 % de la superficie du lac. […]
L'île de Grâce

L'île de Grâce

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L’île de Grâce a été, pendant plus d’un siècle, au cœur de l’écoumène insulaire, c’est-à-dire de l’espace habité, de l’archipel du lac Saint-Pierre. Je m’intéresse ici à la géographie historique de cette île, et à sa relation avec le reste de Sainte-Anne-de-Sorel. […]
Dynamisme écologique et chasse aux oies à la Baie James Eeyou Istchee

Dynamisme écologique et chasse aux oies à la Baie James Eeyou Istchee

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Les chasseurs de la nation crie de Wemindji et d’ailleurs le long de la côte est de la Baie James ont, depuis plusieurs années, remarqué que les oies, particulièrement les Bernaches du Canada, se comportent différemment durant leurs passages printaniers et automnaux dans la région. Dans le cadre de travaux concernant l’écologie, la culture, et le développement en Eeyou-Istchee-Baie-James (Réserve de biodiversité projetée Paakumshumwaau-Maatuskaau), nombreux chasseurs étaient surtout interessés à l’idée de discuter des oies et de leur changement de comportement. Cet enthousiasme a mené à un projet de recherche ayant pour objectif de documenter les observations à ce sujet, tout en explorant ce que l’on pouvait y apprendre du point de vue des sciences sociales de l’environnement. […]
Terres humides au Bangladesh

Terres humides au Bangladesh

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Le Center for Natural Studies du Bangladesh est un organisme qui coordonne des projets de restauration et de conservation des habitats aquatiques un peu partout au pays. J’avais fait un stage de recherche à leur bureau de Barlekha, dans la division de Sylhet. Le CNRS, basé à Dacca, travaille avec le ministère de l’Environnement du Bangladesh, mais dépend principalement des fonds octroyés par les programmes internationaux d’aide au développement tels que les programmes de la Banque Mondiale et Global Environmental Facility. Dans ce contexte, le personnel du CNRS devient un agent local de développement international, mobilisant pêcheurs et villageois dans le Bangladesh rural pour a mise en œuvre des projets de restauration environnementale et de développement qui sont nominalement « communautaires », mais qui répondent avant tout aux objectifs conçus et élaborés à Londres, Washington, Stockholm. […]